28 Jan 2020 Récit Nature Action

La biodiversité est en grand danger : que peut-on faire en 2020 ?

Agir pour enrayer la perte de biodiversité a été au centre de plusieurs événements, rapports et activités en janvier, rappelant que 2020, la "super année" de la nature, une véritable opportunité pour arrêter et même inverser la dévastation écologique.

Alors que toutes les données indiquent que la planète se réchauffe à un rythme insoutenable, Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive par intérim de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, avertit que "l'humanité aura renoncé à la planète Terre si les dirigeants mondiaux ne parviennent pas à un accord cette année pour mettre un terme à l'extinction massive de la vie sauvage et à la destruction des écosystèmes indispensables à la vie".

Cette année, Mme Mrema a discuté d'un défi majeur qui se pose aux dirigeants mondiaux : comment mieux planifier et mettre en œuvre des mesures pour éviter la perte de biodiversité et mettre le développement sur une voie durable au cours de la prochaine décennie (en anglais).

Le "projet de texte zéro" du cadre mondial pour la biodiversité post-2020 de la Convention sur la diversité biologique (en anglais) a été rendu public le 13 janvier 2020.

"Le document lance la conversation vers un nouveau et ambitieux plan pour la nature pour les 10 prochaines années et au-delà", affirme Max Gomera, un expert du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

"Ce texte a été rédigé en tenant compte des avis et des informations recueillis lors de consultations organisées dans le monde entier. Le plan permet à une grande variété d'organisations, de personnes et d'institutions de participer à la construction d'un avenir de vie en harmonie avec la nature. Il propose également un cadre solide pour surveiller et suivre la manière dont le monde remplit ses obligations".

Après une série de sessions de groupes de travail tout au long de l'année, l'adoption finale est prévue pour la fin octobre 2020 à Kunming, en Chine.

La nécessité d'une action urgente a été renforcée dans un rapport du Forum économique mondial, largement lu, intitulé Nature Risk Rising: Why the Crisis Engulfing Nature Matters for Business and the Economy (rapport en anglais).

Pour la première fois dans l'histoire de l'enquête, la totalité des cinq principaux risques y sont énumérés comme étant environnementaux :

  • les événements climatiques extrêmes
  • l'échec de l'atténuation du changement climatique et de l'adaptation à celui-ci
  • les grandes catastrophes naturelles
  • la perte importante de biodiversité et effondrement des écosystèmes
  • les dommages et les catastrophes écologiques causés par l'homme

Et le rapport ne louvoie quand il s'agit des conséquences en termes de pertes de biodiversité : "Le taux actuel d'extinction est des dizaines à centaines de fois supérieur à la moyenne des 10 derniers millions d'années, et il s'accélère. La perte de biodiversité a des implications critiques pour l'humanité, de l'effondrement des systèmes alimentaires et sanitaires à la perturbation de chaînes d'approvisionnement entières".

 

Photo by Carl Beierkuhnlein
Photo : Carl Beierkuhnlein

L'appel lancé par les membres du Parlement européen en faveur d'objectifs contraignants sur le plan mondial et de l'Union européenne est un signe encourageant de changement des attitudes à l'international.

Une résolution adoptée à main levée appelle les négociateurs participant au processus de rédaction de Kunming à définir des objectifs juridiquement contraignants assortis d'un calendrier, d'indicateurs de performance et de mécanismes de rapport fondés sur des normes communes.

Le Parlement européen souhaite que l'Union montre l'exemple en veillant à ce qu'au moins 30 % de son territoire soit constitué de zones naturelles, en restaurant les écosystèmes dégradés d'ici 2030, en prenant en compte les objectifs de biodiversité dans toutes les politiques de l'UE et en affectant au moins 10 % du budget à long terme 2021-2027 aux efforts visant à améliorer la biodiversité.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Maxwell Gomera : Maxwell.Gomera@un.org ou Lisa Rolls : Lisa.Rolls@un.org