17 Jan 2018 Communiqué de presse Gouvernance environnementale

La grande barrière de corail des Fidji désignée site Ramsar à l'amorce de l'année internationale pour les récifs

Au cours des trois dernières décennies, la moitié du corail de la planète est morte sous l'effet de la hausse des températures de l'eau et de l'acidification des océans. Pour faire face à cette crise mondiale, les leaders mondiaux de l'environnement et un certain nombres de pays ont nommé 2018 année internationale pour les récifs coraliens.

Le Premier ministre fidjien, Frank Bainimarama, a annoncé la classification de plusieurs zones importantes du grand récif de la mer de Fidji comme site Ramsar afin de les protéger de menaces telles que les changements climatiques, les déversements de produits chimiques et d'eaux usées en provenance des établissements urbains et des industries voisines.

La désignation d'un site Ramsar se fait dans le cadre d'un traité international le classifiant comme zone humide importante pour la conservation de la diversité biologique mondiale et pour le maintien de la vie humaine. En vertu de la convention, les zones humides bénéficient d'une large définition  et comprennent des zones telles que les récifs coralliens.

"Nous sommes engagés dans une bataille pour l'avenir de ces récifs. Nous avons approuvé la désignation de grandes parties de la Grande Barrière de Corail comme site Ramsar afin de la protéger pour les générations futures", a déclaré M. Bainimarama. "Aujourd'hui, je fais appel à chaque personne sur terre à nous aider. Nous devons remplacer la culture actuelle de la violence par une culture de l'attention.

Les hauts représentants des Nations Unies et du WWF ont profité de l'occasion pour annoncer une nouvelle collaboration et exhortant une réponse mondiale urgente pour lutter contre le déclin du corail

"C'est une année cruciale pour les récifs coralliens dans le monde entier", a déclaré Erik Solheim, chef d'ONU Environnement. "Nous disposons d'une petite marge de manoeuvre qui nous permette d'agir, et les Nations Unies, le WWF et des pays comme Fidji exhortent la communauté internationale à prendre les mesures qui résoudront ce problème cette année."

"Une planète saine dépend d'océans sains qui ne peuvent exister sans la  préservation des récifs coralliens - un pilier essentiel du travail de conservation du WWF dans le monde", a déclaré Marco Lambertini, directeur général du WWF International. "Alors que les océans du monde sont sous pression à tous niveaux, les récifs coralliens se distinguent comme nécessitant une réponse internationale de toute urgence. Représentant un quart de la biodiversité des océans et assurant la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes, les enjeux ne pourraient pas être plus élevés pour les coraux - et l'humanité. "

"Les récifs coralliens façonnent nos îles et sont touchés par nos décisions de développement, nos pratiques terrestres et maritimes, ainsi que nos mesures de gestion environnementale", a déclaré Kosi Latu, directeur général du Secrétariat pour le Programme Régional Environnemental du Pacifique  (SPREP), lors de son discours donné au symposium. "Pour une meilleure gestion et protection des récifs coralliens, tout le monde doit collaborer pour agir en réponse aux changements climatiques, gérer les déchets, conserver et restaurer la biodiversité et soutenir une gouvernance forte, et le SPREP a établi une campagne longue de deux ans, l'Année Pacifique du Récif, afin de nous permettre de résoudre ces problèmes cruciaux."    

ONU Environnement a également annoncé le lancement d'une analyse détaillée du statut des récifs coralliens du Pacifique par le Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens (GCRMN). Le rapport à venir, basé sur des données fournies par 128 îles couvrant 19 pays ou territoires et constituant plus de 20 000 enquêtes montre que les récifs du Pacifique sont généralement en meilleure forme que beaucoup d'autres récifs d'autres régions, mais la structure et les types de coraux évoluent. Ces changements ont des conséquences sur les services écosystémiques fournis par les récifs, en particulier la productivité de leurs pêcheries.

"Le problème croissant de la pollution plastique dans nos océans plane également sur la santé des récifs", a déclaré Solheim. "Nous avons vu les coraux se nourrir des microplastiques, tandis que les gros débris de plastique bloquent la lumière, introduisent des toxines et étouffent ou brisent les coraux."

Les principales menaces auxquelles font face les récifs coralliens sont la hausse des températures et l'acidification des océans, la pollution par les nutriments, les sédiments et les plastiques, ainsi que la surpêche et les pratiques de pêche destructrices.

L'année internationale pour les récifs englobera la poursuite du développement et de la mise en œuvre de la recherche scientifique, la collaboration inter-organisationnelle et la prise de décision politique de haut niveau sur la question, qui seront mises en œuvre en 2018.

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