28 Sep 2023 Story

L'héritage du projet IMAP-MPA : trois acquis pour la conservation de la biodiversité

Financé par l'Union européenne, le projet régional IMAP-MPA s'est terminé en août 2023 après 48 mois d'activités visant « Vers le bon état écologique de la mer et des côtes méditerranéennes à travers un réseau d’aires marines protégées écologiquement représentatives, bien gérées et surveillées ». Le Plan d'Action pour la Méditerranée du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE/PAM) et son Centre d'Activités Régionales spécialisé dans la biodiversité et la conservation (CAR/ASP) ont mis en œuvre le projet dans sept pays bénéficiaires (Algérie, Egypte, Israël, Liban, Libye, Maroc et Tunisie).

L'événement final de l'IMAP-MPA a eu lieu du 11 au 13 juillet 2023 à Tanger, au Maroc, où le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable du Maroc a accueilli une réflexion collective avec les partenaires de mise en œuvre du projet sur les résultats obtenus et l'héritage. Mme Nassira Rheyati, représentant le ministère, a salué le soutien apporté aux pays bénéficiaires pour qu'ils respectent leurs obligations au titre de la Convention de Barcelone et de son protocole SPA/BD.

Le projet IMAP/MPA a permis d'obtenir trois résultats clés :

  1. Deux nouvelles aires marines protégées (AMP) en Algérie et en Libye

    La Libye et l'Algérie ont déclaré deux nouvelles aires marines protégées, respectivement en 2022 et 2023 : l'aire marine protégée de Shash dans le golfe de Syrte et la zone de l'île de Rachgoun. La création de ces deux AMP peut être attribuée au soutien que le projet IMAP-MPA a apporté aux institutions nationales des deux pays, notamment sous la forme d'études d'évaluation, de plans de gestion et d'expertise apportée par le SPA/RAC (basée sur l'expérience d'exercices similaires de désignation d'AMP autour de la Méditerranée).

    Une autre réalisation du projet est le renforcement des cadres de collaboration réunissant les acteurs de la conservation et les parties prenantes locales, y compris les pêcheurs et les membres de la communauté, dans les AMP existantes telles que Jbel Moussa au Maroc et les îles Kerkennah en Tunisie. En promouvant l'engagement avec les parties prenantes, le projet a appliqué une approche sensible au genre, identifiant les lacunes et les besoins spécifiques pour assurer la durabilité des mesures de protection au sein des AMP tout en ne laissant personne de côté.

    IMAP-MPA a également permis une collaboration avancée avec l'Agence Egyptienne des affaires environnementales avec le développement d'une stratégie nationale inclusive pour les aires marines et côtières protégées le long de la côte méditerranéenne égyptienne.

    1. Honed monitoring tools to advance biodiversity protection

    Le projet IMAP-MPA a apporté un soutien aux institutions nationales dans l'évaluation du bon état écologique de la mer Méditerranée et de ses côtes en mettant l'accent sur la « biodiversité et les espèces non indigènes (ENI) », la « pollution et les déchets marins », et la « côte et l'hydrographie ».

    Les trois groupes thématiques ont été identifiés dans le cadre du programme de surveillance et d'évaluation intégrées (IMAP) harmonisé au niveau régional et adopté par les parties contractantes en 2016. Le projet a également soutenu la préparation d'un document scientifique présentant les efforts et les conclusions de 20 experts qui ont identifié des données de référence régionales et sous-régionales pour les ENI.

    L'un des résultats des contributions du projet dans ce domaine est la transmission, en cours ou achevée, de données relatives à la biodiversité dans le système d'information IMAP, une plateforme en ligne développée par le CAR/INFO, par six pays bénéficiaires (Égypte, Israël, Liban, Libye, Maroc et Tunisie)

    Ces efforts ont alimenté la préparation du rapport 2023 sur l'état de la qualité de la Méditerranée, une évaluation régionale faisant autorité, menée par le PNUE/PAM et mandatée par les parties contractantes, qui sera soumise à la COP 23 de la Convention de Barcelone (5-8 décembre 2023, Portoroz, Slovénie) pour adoption.

    1. Une plus grande ambition et un soutien renouvelé de l'UE

    M. Jean-Christophe Filori, chargé de coopération à la délégation de l'Union Européenne au Maroc, qui a assisté à l'événement final à Tanger, a annoncé une suite au projet IMAP-MPA avec un nouveau financement de l'Union Européenne de 4 millions d'euros pour quatre ans, à partir d'août 2023. Le nouveau projet financé par l'UE, intitulé « Renforcer la biodiversité méditerranéenne et les aires marines et côtières protégées pour la nature (SEMPA) » est mis en œuvre par le PNUE/PAM et le SPA/RAC en Algérie, en Égypte, en Israël, au Liban, en Libye, au Maroc et en Tunisie.

    S'appuyant sur les réalisations de l'IMAP-MPA, SEMPA soutiendra notamment la mise en œuvre de deux stratégies régionales adoptées par les parties contractantes (dans le cadre du Protocole SPA/BD de la Convention de Barcelone), à savoir le SAPBIO post-2020 et la Stratégie régionale pour les AMCP et les AMCE, qui rapprocheront la région de la réalisation des objectifs négociés à l'échelle mondiale dans le cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal. SEMPA renforcera également l'intégration du genre et l'autonomisation des femmes dans les activités menées par le PNUE/PAM, conformément à la stratégie à moyen terme (2022-2027) et à la déclaration ministérielle d'Antalya.

    Outre SEMPA, le portefeuille de projets financés par l'UE comprend également les phases de suivi des projets EcAp MED III et Marine Litter MED II. Le trio se poursuivra jusqu'à la mi-2027, stimulant davantage la mise en œuvre d'un bon état environnemental basé sur les conclusions du rapport sur l'état de la qualité de la Méditerranée de 2023.