29 Apr 2020 News

« Nos solutions sont dans la nature » : célébration de la Journée internationale de la diversité biologique 2020

© RAC/SPA

L’Organisation des Nations Unies a proclamé le 22 mai Journée internationale de la diversité biologique afin de mieux faire connaître les questions liées à la biodiversité. Le slogan choisi pour l’édition 2020, « Nos solutions sont dans la nature », souligne l’importance de travailler ensemble à tous les niveaux pour construire un avenir en harmonie avec la nature.

Face à la pandémie de COVID-19, il est essentiel que la région méditerranéenne œuvre à sceller les voies par lesquelles les agents pathogènes peuvent passer des animaux hôtes aux humains. Cela passe par la restauration des écosystèmes fragilisés et l’arrêt de l’empiètement incessant sur la nature.

Un écosystème en bonne santé peut contribuer à la régulation des maladies en favorisant la diversité des espèces, rendant ainsi plus difficile pour un agent pathogène de se répandre, de s’amplifier ou de dominer. Mais un rapport du PNUE/PAM sur l’état de l’environnement et du développement en Méditerranée, qui sera bientôt publié, confirme que les écosystèmes de notre région sont en détresse.

En mer, 78 % des stocks évalués sont actuellement exploités à des niveaux biologiquement non durables. Dans le bassin occidental, 87 % des stocks sont surexploités et risquent d’être épuisés. La Méditerranée est également l’une des mers les plus polluées par les déchets marins, principalement des matières plastiques, qui étouffent les créatures marines et s’introduisent dans leur organisme, ingérées sous forme de microparticules.

La végétation marine n’a pas été épargnée non plus : les herbiers de Posidonia oceanica – appelés « poumons de la Méditerranée » – sont en déclin. Selon une étude menée en 2015 (Telesca, L. et al.), les prairies sous-marines auraient rétréci de 34 % au cours des 50 dernières années en raison des « effets cumulés de multiples facteurs de stress locaux ».

Sur terre, la région méditerranéenne abrite plus de 510 millions de personnes, dont une sur trois vit dans les zones côtières très peuplées. Pris entre le marteau et l’enclume, le littoral doit faire face à une pression urbaine incessante qui se conjugue aux impacts croissants des changements climatiques. Selon le MedECC, une interface science-politique que nous soutenons conjointement avec l’Union pour la Méditerranée, notre région se réchauffe 20 % plus vite que la moyenne mondiale.

Le moment est venu d’envisager des options pour reconstruire en mieux en Méditerranée. Les décisions prises aujourd’hui auront des effets durables et détermineront si nous serons en mesure de garantir un avenir sain, sûr et résilient.

Notre Centre d’activités régionales pour les aires spécialement protégées (CAR/ASP) est en train d’aligner le Programme d’actions stratégiques pour la conservation de la diversité biologique dans la région méditerranéenne (PASBIO) – développé dans le cadre du Protocole relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée (Protocole ASP/DB) de la Convention de Barcelone – avec le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Il s’agit d’un processus important car, selon une approche coordonnée et participative, il permettra de hiérarchiser et de planifier les actions urgentes aux niveaux national et régional pour parvenir à une gestion durable de la biodiversité méditerranéenne au-delà de 2030.

Dans le cadre du protocole ASP/DB, les Parties contractantes à la Convention de Barcelone ont établi un réseau croissant d’aires spécialement protégées d’importance méditerranéenne (ASPIM). Au total, sur les 1 233 Aires marines protégées (AMP) et autres mesures de conservation spatiales mises en place en Méditerranée, 39 sont des ASPIM.

Actuellement, 8,9 % de la Méditerranée est sous protection mais il faut faire plus pour améliorer la gestion des AMP et les étendre afin d’atteindre l’Objectif 11 d’Aichi dans le cadre de la CDB.

Afin de reconstruire en mieux dans notre région, le PNUE/PAM continuera à préconiser une action ferme de la part des Parties contractantes pour réduire la pression exercée sur la nature, conformément à leurs engagements au titre de la Convention de Barcelone.

Dissocier le développement de la dégradation environnementale sous toutes ses formes passe aussi par la mise à l’échelle de la consommation et de la production durables pour une renaissance verte en Méditerranée.

 

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