La phase d’urgence médicale et humanitaire

Une réponse de qualité à la COVID-19 passe par une réponse adéquate en matière de gestion des déchets, tenant compte de l’augmentation de la quantité d’articles en plastique à usage unique et d’équipements de protection individuelle (EPI) mis au rebut.

La crise de COVID-19 a des répercussions de plus en plus visibles sur la gestion des déchets. Ainsi, les masques jetables, très utilisés, sont principalement constitués de polyéthylène, un plastique que la nature est presque dans l’impossibilité de décomposer complètement.

Le Protocole relatif à la protection de la mer Méditerranée contre la pollution provenant de sources et activités situées à terre, ou protocole «tellurique», fournit le cadre juridique de la prévention, de la réduction, de l’évaluation et du contrôle desdéchets, y compris des plastiques en Méditerranée. La réponse du PAM concernera les enjeux prioritaires suivants :

  • veiller à ce que les déchets municipaux et médicaux contaminés, en particulier les équipements de protection individuelle (EPI)jetables (tels que les masques, les gants et les blouses), soient gérés et éliminés dans le respect de l’environnement, évitant ainsi le rejet des déchets correspondantsdans la mer et les zones côtières concernées;
  • en vue de réduire la production de déchets médicaux : promouvoir, dans la mesure du possible, l’utilisation de matériels réutilisables et décourager l’utilisation excessive d’articles à usage unique lorsque celle-ci n’est pas obligatoire selon les recommandations de l’OMS et/ou les directives des autorités sanitaires nationales compétentes;
  • prôner des mesures préventives pour réduire au minimum les risques de piégeage et d’enchevêtrement des animaux sauvages dans ces équipements, et
  • atténuer les incidences éventuelles sur les règles et les processus nationaux appliqués au recyclage des déchets plastiques, étant donné que certains articles ménagers peuvent être exclus du recyclage du fait des risques de contamination. Dans le cadre desefforts de prévention de la COVID-19, un recul des réglementations et mesures relatives aux sacs plastiques à usage unique pourrait également être observé et exigera une attention accrue. Des systèmes robustes de tri, de collecte et de gestion des déchetsdoivent être pris en compte dans la mise en œuvre et la révision programmée du plan régional de gestion des déchets marins;
  • assurer la concertation avec les processus mondiaux pertinents et la contribution à ceux-ci dans le cadre des accords multilatéraux sur l’environnement (AME) et de l’OMS, en particulier les processus relatifs à l’élaboration de lignes directrices et de meilleures pratiques concernant la gestion des déchets médicaux;
  • évaluer les risques liés à la contamination éventuelle des zones marines et côtières par les rejets d’eaux usées. Des analyses spécifiques sont nécessaires pour déceler d’éventuelles traces de COVID-19 passées à la mer par la voie des eaux usées traitées et pour évaluer toute possibilité de transmission par la chaîne trophique. En outre, l’utilisation d’eaux usées non traitées à des fins d’irrigation dans certains pays méditerranéens devrait être évaluée sous l’angle du COVID-19 afin d’éliminer tout risque potentiel;
  • poursuivre les processus en cours concernant le développement et/ou la mise à jour du cadre juridique et réglementaire du PAM, y compris l’actualisation des annexes du protocole «tellurique» ainsi que l’élaboration de nouveaux plans régionaux ou la mise à jour des plans régionaux existants (en matière de déchets municipaux, de gestion des boues, de déchets marins, etc.). Cette activité prendra ces éléments en considération aux fins d’inclure des dispositions relatives aux déchets municipaux et médicaux contaminés, le cas échéant, et une analyse des eaux usées pour résoudre les éventuels problèmes de contamination;
  • renforcer les efforts visant à fermer toutes les décharges illégales existant à terre et à empêcher tout nouveau déversement illégal de déchets médicaux sur les plages, dans la mer et dans les rivières, conformément aux dispositions du plan régional de gestion des déchets marins;
  • se pencher sur les conséquences de l’augmentation de la demande et de la production de produits de nettoyage et de désinfectants, y compris à l’arrivée rapide, sur le marché, de nouveaux désinfectants, dans le cadre de la mise en œuvre des protocoles de la convention de Barcelone relatifs à la pollution. L’objectif est de garantir leur bonne utilisation mais aussi d’évaluer et de prévenir tout effet potentiel sur l’environnement maritime et côtier, et
  • étudier les liens avec le protocole relatif à la prévention de la pollution de la mer Méditerranée par les mouvements transfrontières de déchets dangereux et leur élimination, ou protocole «déchets dangereux», en coopération avec les conventions BRS, afin de promouvoir la ratification dudit protocole par un plus grand nombre de Parties contractantes et d’aider celles-ci à renforcer leurs capacités en vue de la réalisation d’inventaires nationaux des déchets dangereux et de leur élimination et gestion dans le respect de l’environnement.