27 Feb 2018 Récit Youth, education & environment

Erik Solheim appelle les jeunes à agir

Etre optimiste sur l’avenir de la planète n’est pas chose aisée.

Le niveau des océans s’élève, des milliers d’espèces s’éteignent. En Somalie ou au Nigéria, des millions de personnes subissent les conséquences de graves sécheresses. Dans le nord du Kenya, à seulement une heure de vol de nos bureaux de Nairobi, le dernier rhinocéros mâle du nord vit sous protection permanente, par peur des braconniers. Ces enjeux majeurs peuvent sembler accablants.

La raison pour laquelle je ne désespère pas, c’est vous :  la nouvelle génération. Vous n’êtes pas découragés par les échecs passés, vous n’êtes pas non plus redevables aux vieilles méthodes.

Aux côtés des chefs d’Etats, des ministres, et des écologistes accomplis présents à l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement en décembre dernier, c’est vous qui nous avez captivés. Avec votre énergie et vos idées novatrices. Vous êtes source d’espoir.

Mais permettez-moi de vous donner quelques conseils de vieux schnock : aussi impressionnantes que soient vos contributions, il nous en faut davantage. Les réseaux sociaux sont un outil puissant, mais ne nous perdons pas dans nos écrans. Il faut rediriger notre attention vers la réalité, vers les nombreux défis environnementaux qui nous attendent. 

Je vous supplie de poser vos téléphones, vos ordinateurs portables et de vous joindre à la réflexion pour réinventer des modes de vies plus durables. Bien que nous soyons plus interconnectés que jamais, j’ai bien peur que nous soyons horriblement déconnectés de la planète Terre pour laquelle nous nous battons.

Par-dessus tout, j’appelle les jeunes militants, les scientifiques, les ingénieurs et tout autre jeune adulte, à traduire cette passion féroce exprimée en ligne sur le terrain. S’il nous est donné d’exploiter vos talents pour le bien de l’environnement, je crois fermement que nous pouvons corriger les erreurs passées. 

Certains d’entre vous se demandent si vous pouvez vraiment changer les choses, au-delà des pétitions en ligne et du partage de vidéos. Après tout, c’est un vaste monde dont les défis environnementaux sont ardus. Je vous assure pourtant que chacun d’entre nous peut se trouver au cœur du changement dont nous avons désespérément besoin.

Changer ses habitudes quotidiennes afin d’économiser de l’eau et de l’énergie ou produire moins de déchets, chaque geste compte. Pour la Saint-Valentin cette année, ONU Environnement a incité tout un chacun « à rompre » avec le plastique jetable. En prenant nos responsabilités et adoptant des pratiques plus respectueuses de l’environnement, le lent processus de transformation de nos sociétés peut commencer.

Pour ceux d’entre vous désireux ou capables d’en faire plus : nous sommes là pour vous aider. Nous avons même hâte d’avoir de vos nouvelles. L’année dernière, nous avons lancé notre tout premier concours des Jeunes Champions de la Terre. Alors que nous nous attelons à relever un certain nombre de défis, comme la dégradation des sols ou la diminution rapide du nombre d’abeilles, nous sommes désormais à la recherche de la prochaine génération de penseurs et d’agitateurs de l’année 2018.

Si vous avez une idée ou un projet qui réponde à des préoccupations environnementales pressantes, nous sommes tout ouïes. C’était un grand honneur pour moi que de nommer il y a quelques mois de cela Omer Badokhon, un ingénieur Yéménite, qui en plein milieu d’un conflit déchirant son pays, a conçu un appareil ingénieux pour décomposer les déchets organiques et produire du biogaz. 

Plus vous êtes ingénieux et audacieux, mieux c’est. Une autre lauréate de l’année dernière, Mariama Mamane, du Burkina Faso, a quant à elle développé un programme qui repose sur un problème afin d’en résoudre un autre. En récoltant des jacinthes d’eau, une plante envahissante responsable de l’obstruction de nombreuses voies navigables en Afrique, elle a conçu un moyen peu coûteux et durable capable de produire de l’énergie et des engrais biologiques.

J’appelle les jeunes à agir car nous avons besoin de vous. Nous avons besoin de vous dès maintenant. Ne restez pas les bras ballants, pensant que ça ne vous regarde pas. L’environnement réclame votre aide à corps et à cri. Et nous sommes là pour vous aider.

La campagne 2018 pour la recherche des prochains Jeunes Champions de la Terre commence le 27 février. Pour en savoir plus et postuler, consultez le site internet des jeunes champions.