17 Feb 2020 Récit Nature Action

Le Programme des Nations unies pour l'environnement oeuvre de trois manières pour lutter contre le commerce illicite des espèces sauvages

Le monde est confronté à des menaces sans précédent sur la vie sauvage. La perte d'habitat due à l'agriculture, à l'exploitation minière et aux nouveaux développements urbains a considérablement réduit l'espace naturel de la vie sauvage. La demande humaine de produits issus de la faune sauvage, qui génère jusqu'à 23 milliards de dollars des États-Unis par an s'ajoute à ces menaces. On estime qu'un million d'espèces végétales et animales sont menacées d'extinction. Le commerce illégal d'espèces sauvages continue de représenter un réel danger pour la biodiversité, les écosystèmes et la santé humaine, car un certain nombre de maladies émergentes sont dues à des produits animaux, tant domestiques que sauvages.

Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) héberge la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, connue sous le nom de CITES, qui réglemente le commerce d'environ 5 800 espèces d'animaux et 35 000 espèces de plantes afin d'en éviter la surexploitation. Environ 20 000 éléphants sont tués chaque année en Afrique, tandis qu'en Asie, on estime que les tigres sont plus nombreux à être détenus en captivité que dans la nature, où l'on estime qu'il n'en reste que 3 800 (en anglais).

La diversité biologique est au cœur d'écosystèmes sains et productifs et les avantages que les humains tirent d'un environnement naturel prospère sont vastes. Le PNUE, en collaboration avec d'autres agences des Nations Unies, des gouvernements, des organisations internationales et le secteur privé, s'efforce de sensibiliser l'opinion, de faire appliquer les lois et d'obtenir le soutien des communautés locales pour mettre fin au commerce illégal des espèces sauvages.

 

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Voici trois façons dont le PNUE oeuvre pour lutter contre ce commerce illégal :

Le PNUE soutient la gestion et le commerce légaux et durables des espèces sauvages, dans le respect du droit national et international

Tant qu'il est mené de manière durable et bien réglementé, le commerce des espèces sauvages a souvent des résultats positifs en matière de conservation, car il incite à une bonne gestion des habitats et des populations d'espèces faisant l'objet d'un commerce. Ce commerce peut également créer des emplois pour les communautés locales, ce qui réduit le désir de surexploiter ou de transformer les zones naturelles. Ainsi, le commerce durable peut assurer la survie à long terme des espèces sauvages en générant des revenus pour soutenir leur gestion et leur conservation.

Grâce à une initiative menée en collaboration, le PNUE et le secrétariat de la CITES (en anglais) aident les pays et territoires qui en font la demande à renforcer leur gouvernance environnementale afin de satisfaire aux exigences de la CITES en matière de lutte contre le commerce illicite des espèces sauvages. Pour ce faire, ils désignent au moins une autorité de gestion et une autorité scientifique, interdisent le commerce de spécimens en violation de la convention, sanctionnent le commerce illégal et confisquent les spécimens détenus illégalement.

Le PNUE plaide pour la fin du commerce illicite des espèces sauvages sur le plan mondial

Le PNUE travaille avec d'autres agences et secrétariats des Nations Unies tels que la CITES pour éradiquer la vente et le trafic illégaux d'espèces sauvages, tant au niveau national qu'international. Le PNUE s'efforce d'améliorer la promulgation des législations nationales et aide les pays à s'associer pour résoudre les problèmes trans-frontaliers de produits faisant l'objet d'un trafic aux points d'entrée. À l'échelle mondiale, la corruption est un problème grave qui entrave la lutte contre le commerce illégal d'espèces sauvages. C'est pourquoi le PNUE apporte son soutien en formant des juges, des agents de la force publique et des douaniers à la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et au développement de l'État de droit.

Le PNUE sensibilise également le public aux impacts sociaux, économiques et environnementaux du commerce illégal par le biais de sa campagne "Wild for Life" et grâce à la notoriété de personnes influentes célèbres, qui peuvent atteindre un milliard de personnes par leurs réseaux sociaux. Il vise ainsi à renforcer les efforts internationaux pour développer et réduire la demande de produits issus d'espèces sauvages illégales.

Le PNUE soutient la conservation des habitats qui soutiennent la biodiversité dans le monde

Au moins deux tiers des terres et océans de la planète ont été transformés par l'activité humaine (en anglais).  Nous observons actuellement une dégradation et destruction des habitats qui entraîne la perte sans précédent d'espèces à un rythme, selon certaines estimations, jusqu'à 1 000 fois plus rapide que durant toute autre période de l'histoire.

La destruction des habitats peut également accroître l'exposition de l'homme aux maladies zoonotiques (maladies qui résultent du contact de l'homme avec les animaux). Les scientifiques suggèrent que les habitats dégradés peuvent même entrainer des processus d'évolution plus rapides (en anglais) et la diversification des maladies. C'est pourquoi le PNUE s'efforce de renforcer la base de preuves scientifiques pour les décideurs politiques. En 2016, le PNUE a publié son rapport Frontières 2016 sur les questions émergentes d'order environnemental (en anglais), qui comprenait un chapitre sur les maladies zoonotiques émergentes, telles que le virus Ebola, la grippe aviaire, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), la fièvre de la vallée du Rift, le syndrome respiratoire aigu soudain (SRAS), le virus du Nil occidental et la maladie à virus Zika.

"Au cours des deux dernières décennies, les maladies émergentes ont eu des coûts directs de plus de 100 milliards de dollars ; si ces épidémies étaient devenues des pandémies humaines, les pertes se seraient élevées à plusieurs billions de dollars", indique le rapport.

Grâce au travail du PNUE, des progrès significatifs ont été réalisés dans l'obtention d'un engagement mondial de haut niveau en faveur de la gouvernance environnementale, ainsi que dans la mobilisation de la volonté politique pour obtenir un plus grand impact au niveau national.